Des adolescents dans les casinos en ligne ! 26% souffrent de dépendance aux jeux

Un récent rapport publié dans le prestigieux journal médical The Lancet décrit le jeu d’argent comme une véritable question de santé publique. D’autant qu’elle met en lumière la dépendance aux jeux des adolescents, une population censée être protégée et interdite de jeu. Cette étude approfondie a été menée par une commission internationale composée de 22 chercheurs issus de plus d’une douzaine de pays. Elle souligne l’urgence de prendre des mesures pour réduire les méfaits liés au jeu. Retour sur les principales conclusions et recommandations de cette enquête alarmante.

Les informations importantes à retenir :
-17,9% des adolescents ont joué à des jeux d’argent en 2024, notamment dans des casinos en ligne, bien que cela soit strictement interdit aux mineurs.
-26,4% des adolescents fréquentant les casinos en ligne souffrent de dépendance au jeu.Ils ont joué essentiellement sur des machines à sous dans des casinos en ligne.
– Les réseaux sociaux, notamment les influenceurs, ont un rôle important dans le déclenchement de ces addictions.
– La dépendance aux jeux d’argent est un problème de santé publique mondial qui touche de plus en plus d’individus, y compris les jeunes.
– Des mesures strictes de protection des joueurs  doivent être prises. 

Dépendance aux jeux : les adolescents en première ligne

Dans une étude de 45 pages, les chercheurs soulignent que les jeux d’argent ne sont pas seulement une question économique ou sociale. Ils constituent également une menace majeure pour la santé publique en raison des graves problèmes de dépendances qu’ils font naître.  Le rapport propose sept recommandations qu’il juge « faisables, réalisables et susceptibles d’être efficaces » pour limiter les dégâts causés par le jeu.

L’un des points saillants du rapport concerne la prévalence du jeu chez les adolescents. Ainsi, 17,9 % des adolescents dans le monde ont joué à des jeux d’argent au cours de l’année écoulée.  10,3 % ont participé à des jeux en ligne. Ces chiffres sont particulièrement préoccupants, sachant que le jeu est légalement interdit pour les mineurs dans la plupart des pays.

Le rapport révèle également que ce problème est plus important en Amérique du Nord, tant pour les adolescents que pour les adultes. À l’inverse, ils sont les plus bas en Amérique latine pour les adultes et en Australie pour les adolescents.

En outre, le problème d’addiction semble plus important encore selon certains jeux. Parmi les utilisateurs de casinos en ligne ou de machines à sous, 26,4 % des adolescents et 15,8 % des adultes souffrent de troubles liés au jeu. Ces proportions, bien que légèrement moindres pour les paris sportifs, restent extrêmement préoccupantes.

Les réseaux sociaux : facteurs de vulnérabilité

Les réseaux sociaux et la culture des influenceurs sont pointés du doigt comme des vecteurs majeurs d’initiation et d’aggravation des problèmes de jeu chez les jeunes. Une étude britannique citée dans le rapport révèle que 73 % des 18-24 ans voient des publicités pour les jeux d’argent au moins une fois par semaine sur les réseaux sociaux, contre 63 % pour les plus de 25 ans.

En outre, une enquête sur Twitter a montré qu’en seulement neuf mois, 417 comptes associés à l’industrie du jeu avaient publié plus de 566 000 tweets publicitaires. Ces contenus, qui ciblent souvent un jeune public, contribuent à la normalisation du jeu.

Une manipulation subtile des responsabilités

Le rapport critique également la manière dont les industries du jeu et certains législateurs présentent le problème. Selon les chercheurs, les méfaits du jeu sont souvent attribués à des choix individuels ou à un manque de contrôle personnel. Or ils devraient pointer la nature intrinsèquement addictive des produits de jeu ou mettre en cause les pratiques commerciales agressives.

Ce processus de « framing », similaire à celui observé dans les industries de l’alcool ou de la malbouffe, permet de minimiser la responsabilité des entreprises. Ils blament les consommateurs vulnérables de leur dépendance aux jeux..

Les 7 recommandations clés pour protéger les jeunes

Pour faire face à cette crise, la commission propose sept actions prioritaires :

  • Prioriser la santé publique sur les motivations économiques dans les politiques liées au jeu.
  • Créer des réglementations strictes pour limiter la promotion, l’accès et la normalisation des jeux d’argent, tout en garantissant des traitements accessibles pour les joueurs problématiques.
  • Mettre en place un régulateur indépendant, bien financé, pour protéger les enfants, surveiller les pratiques des opérateurs et imposer des limites obligatoires.
  • Investir dans des recherches et des traitements indépendants, loin de l’influence des industries du jeu.
  • Intégrer la prévention des méfaits du jeu dans les politiques et stratégies des organisations internationales comme l’ONU.
  • Créer une alliance internationale, qui servira de référence mondiale en matière de prévention.
  • Adopter une résolution de l’Assemblée mondiale de la santé, reconnaissant les dimensions de santé publique des jeux d’argent.

Addiction ou dépendance aux jeux : une urgence mondiale

Les conclusions de The Lancet mettent en lumière une problématique mondiale qui nécessite une action rapide et concertée. Elle met aussi en lumière un problème majeur. En effet,  bien que cela soit strictement interdit, des adolescents jouent sur des casinos en ligne, notamment sur des machines à sous !

Alors que les jeux d’argent continuent de s’étendre, alimentés par les avancées technologiques et les réseaux sociaux, il est impératif que les gouvernements et les organisations internationales s’unissent pour protéger les populations vulnérables. La dépendance au jeu des jeunes voire des adolescents doit devenir une priorité.

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